vendredi 14 mai 2010

Hernani - Lecture Analytique 3 - Anne Louise

Acte IV Scène 2
« Le monologue de Don Carlos »

Introduction

Victor Hugo (1802-1885) fut le chef de file du mouvement romantique. De ses parents, il hérite une combativité ambitieuse, un esprit de résistance, un invincible goût de la liberté et l’expérience des déchirements conjugués de l’Histoire.
Hugo fut, en son siècle, une ressource et une présence. Son oeuvre est jalonnée de manifestes théoriques (articles, essais, poèmes, arts poétiques, préfaces) qui en explicitent sans cesse l’intention et la portée. C’est un homme politique engagé Il va régulièrement critiquer le système littéraire en y trouvant des solutions. A l’âge de trente ans, il est à la tête du mouvement romantique qui est un mouvement qui abolie les règles strictes de la littérature classique & L'écrivain romantique a le sentiment d'être floué par l'époque qu'il traverse : une époque de désillusion marquée par les échecs comme celui de la Révolution de 1830. Ainsi, chez l'écrivain romantique, le malaise historique se transforme souvent en angoisse métaphysique. Il propose de jouer sur les contrastes, sur l'opposition du beau et du laid, du sublime et du grotesque. Il préconise la liberté et le naturel en art.
Un des ses drames les plus connu Hernani a été publié en 1830 et représenté pour la première fois à la Comédie-Française le 25 février 1830, ce qui déclencha la Bataille d'Hernani. C'est une des oeuvres les plus célèbres d'Hugo. 7
Dans notre extrait, Don Carlos à travers un monologue va s’adresser à Charlemagne en lui demandant de l’aide pour pouvoir gouverner son peuple.
En quoi cet extrait est-il une manifestation du sublime cher aux romantiques ?

I. Un monologue romantique
II. Le caractère grandiose de la tirade
III. Une dimension politique


I. A) Exaltation intense de Don Carlos
Présence importante du pronom personnel ‘Je’ : v. 1551 ; 1554 ; 1556
Ponctuation forte & expressive : - exclamations : v. 1552 ; 1556 ; 1564
- Questions rhétoriques : v.1559 ; 1555 ; 1551
- Interjections : v. 1549 ; 1565 ; 1562
- Apostrophes : v.1561
Rythme haché/ saccadé : v. 1550-1551
Rythme ternaire : v. 1556 => Alexandrin divisé en 3 parties
Traduit l’agitation de Don Carlos

B) Inquiétude & fragilité du personnage
Série de questions
Vocabulaire du doute, de l’inquiétude : « malheur au pied timide » « faillir » « A qui me rendrai je ? »
Association paradoxale des images de profondeur : « monter vers l’abîme » => idée de vertige = angoisse de tomber du trône & de l’ascension : « pyramide » « faîte » « y monter »
Négation restrictives « ne … que » (v.1557) associé a sa condition de mortel
Il se sent vouer à un destin grandiose mais il a peur de ne pas y arriver
Rime entre ‘roi’ & ‘moi’ qui montre de nouveau l’image du pouvoir mais aussi traduit de nouveau son inquiétude
Toujours bascule entre la crainte de se faire écraser par le peuple qu’il veut dominer & la volonté d’être au pouvoir

C) Face à lui le peuple assimilé à l’Océan
Métaphore filée de l’Océan : « ondes sans cesse émues » « vague » « remue » « flot sombre » « flux et reflux » « roule »
Syllepse de l’adjectif « émue » => 1er sens : remplie d’émotion
=>2ème sens : vague en mouvement
Avec ce mot, impression d’un mouvement de sentiment du peuple qui déclenche l’aspect physique, la vague en mouvement.
Double sens du verbe « gouverner » (v.1545) :
- Pour un bateau
- Pour un peuple
Clos la métaphore maritime


II. A) Invocation à Charlemagne
Prosopopée : - Apostrophe vers 1561 « Charlemagne ! »
- Emploi de la 2ème personne vers 1561 « C’est toi ! »
Permet de faire revivre Charlemagne
Utilisation d’impératifs : « Verse-moi » « Montre-moi » « Apprends-moi » « Dis-moi »
Ils marchent comme une supplique & pas comme un ordre adressés à Charlemagne pour qu’il lui conseille& l’affirme de sa grandeur
Don Carlos veut avoir une relation plus proche avec Charlemagne

B) Invocation qui devient une supplication
Evocations à Dieu / Adresse à Charlemagne en présence de Dieu v.1556 : « Mon Dieu ! » v.1562 « puisque Dieu »
Didascalie de Don Carlos à genoux
Nombreuses interjections + impératifs contenant une idée de guide « Qui me conseille ? »
Donne un caractère solennel entre lui & Charlemagne, il pense que Dieu va lui permettre de rencontré Charlemagne

C) Intensité dramatique (au sens théâtral) de cette prière
Lieu de discours & dans la didascalie = « tombeau » et les 4 verbes à l’infinitif des 2 derniers vers
Face à face du vivant & du mort avec vocabulaire de la dualité «deux majestés » « face à face »
Lexique solennel, grandiose : v.1564 « Verse moi dans le coeur »


III. A) Instabilité et difficulté de l’exercice du pouvoir
Un pouvoir instable avec métaphore oxymorique de « la mouvante pyramide »
Fait ressortir les craintes de Don Carlos & la dualité de sa pensée
Vocabulaire du mouvement avec 3 verbes successifs soulignant un mouvement inquiétant au vers 1553 : « En sentant vivre, sourdre et palpiter la terre »
Verbes dit avec profondeur & acoûts, image du volcans sous la terre (un volcan qui peut éclate a tout moment, comme le peuple)
Enjambement vers 1551-1552-1553, rythme ample et mouvant qui va mimer la position instable de Don Carlos => donne de l’ampleur au discours
Un peuple difficile à diriger :
- Parallélisme des 2 subordonnées relatives vers 1539 en insistant sur 2 verbes destructeurs « Vague qui broie un trône et qui berce un tombeau »
- Antithèse entre « rien » & « tout » (v.1538)
Cet effet montre le pouvoir destructeur du peuple
- Métaphore du miroir (1540) + allitération en ‘R’
Comme un lieu inquiétant
- Lexique de la tempête : « remue » « grands vaisseaux naufragés » « au fond » « roule »
- Contre-rejet « roule »
Destructeur, peuple difficile à dirigé

B) Valorisation de l’empire et du pouvoir de Don Carlos
Critique des rois avec termes négatifs au vers 1540 (on peut voir ici une critique des rois de la part de VH, puisque qu’il était pour l’Empire)
Célébration de l’empire par registre épique : il est allé chercher 2 figures légendaires Babel & César, l’une religieuse, l’autre politique
Réflexion sur le pouvoir, espèce d’orgueil démesuré, il se rapproche de Dieu

C) La naissance d’un empereur
Domination du monde avec vocabulaire du monde associé a la petitesse « la terre » « ce globe » « le monde » => On a l’impression qu’il veut dominer le monde, et non pas quelques pays comme l’Allemagne ou l’Espagne
« Montre-moi que le monde est petit » => il veut se rassurer pour rendre cette domination plus facile
Vocabulaire du pouvoir associé a des infinitifs : 2 derniers vers : genre de défis, de lois pour le guider, ça globalise


Conclusion
On a un texte caractéristique du romantisme, il s’adresse à lui-même avec exaltation
On a une réflexion d’Hugo sur la politique
Intensité dramatique de la scène, dut à l’évocation de Charlemagne
Monologue réponse à celui-ci de Don Carlos : Acte IV, scène 5

Hernani - Lecture Analytique 2 - Anne Louise

Hernani, Victor Hugo Acte III, scène 4

Introduction
Victor Hugo (1802-1885) fut le chef de file du mouvement romantique. De ses parents, il hérite une combativité ambitieuse, un esprit de résistance, un invincible goût de la liberté et l’expérience des déchirements conjugués de l’Histoire.
Hugo fut, en son siècle, une ressource et une présence. Son oeuvre est jalonnée de manifestes théoriques (articles, essais, poèmes, arts poétiques, préfaces) qui en explicitent sans cesse l’intention et la portée. C’est un homme politique engagé Il va régulièrement critiquer le système littéraire en y trouvant des solutions. A l’âge de trente ans, il est à la tête du mouvement romantique qui est un mouvement littéraire qui prône de laisser largement place à l'expression des sentiments et des sensations en abolissant les règles strictes de la littérature classique. Il propose de jouer sur les contrastes, sur l'opposition du beau et du laid, du sublime et du grotesque. Il préconise la liberté et le naturel en art.
Un des ses drames les plus connu Hernani a été publié en 1830 et représenté pour la première fois à la Comédie-Française le 25 février 1830, ce qui déclencha la Bataille d'Hernani. C'est une des oeuvres les plus célèbres d'Hugo.
En quoi cette tirade présente t-elle le portrait d’un héros romantique ?

I. L’expression d’une crise : un être tourmenté
II. L’expression d’une sensibilité exacerbée
III. Hernani : l’incarnation des thématiques romantiques


I. A) L’analyse d’une vie d’échecs
Premier mouvement du texte =>Vers 981
- Hernani nous fait la description de son passé en évoquant dans ses récits de résistants là où il a entrainé ses compagnons
- Au début récit où il évoque ses combats : « combattre » « vaillants » « tombés » « morts »
- En exposant cela on comprend pourquoi il veut que Dona Sol s’éloigne de lui
Lorsqu’il évoque ses échecs, il fait le récit de ses combats mais parle aussi de l’amitié au vers 985 « Je n’ai plus un ami, qui de moi se souviennent » & de l’amour qu’elle doit fuir « Fuis ma contagion » (v.987)
Ses échecs permettent de balayer sa vie :
- Combats = passé
- Amitié = présent
- Amour = futur
Toute sa vie est vouée à l’échec, il ne peut plus en ressortir.

B) Alternative dialogue / monologue
Début du vers 981 => Jeu entre dialogue & monologue
3 apostrophes v973 renforcées par « J’ai pris vos meilleur fils »
V. 977 « La vaillante Espagne » qui résume & regroupe cette appellation
Impression de dialogue entre lui & les douleurs qu’il a causées à l’Espagne
Vers 982-991 => Dialogue avec Dona Sol
Pronom personnel « Tu » + pronoms démonstratif « te » renforcé par « Dona Sol » en apostrophe v.983 + impératif « Fuis »
Ici mélange intrigue politique & religieuse = relance le dialogue renforcé par le fait que c’est au milieu du passage.
Fin => Monologue
Dans les 2 derniers vers avec l’apparition du « je » + question rhétorique v.995 à laquelle il répond très rapidement
Témoigne d’une réflexion personnelle
Hernani ne sait plus réellement à qui il s’adresse. Il est désemparé => Montre son bouleversement.


II. A) Le ton lyrique
Modalités de phrases :
- exclamations & ponctuation forte
- Interjections : « Oh » « Hélas »
- Questions rhétoriques
Rythme haché :
- Virgules : v.975-983
- Mots courts (mono syllabes) v.985
- Rythme ternaire v.983
- Alexandrin disloqué v.986
Traduit violence du personnage : coïncidence entre ce qu’il dit & ce qu’il fait
Hyperbole : v.984-986 : répétition du « tout » qui globalise
Il s’emporte & dramatise

B) La revendication de sa personnalité
V.989 : « Tu me crois »
Ce verbe à une connotation de croire avec erreur. Il revendique les fait de ne pas être comme tout le monde + « Je dois être seul » v.981 qui est un verbe injonctif.
Il le vit comme un malheur « Fuis ma contagion » => Fuis renforce le pathétique
Ce sentiment de particularité : malheur pour lui


III. A) Un être de malheur
Lexique du malheur/mort : v.974 ; 994 ; dernier
Images de la culpabilité « Je porte malheur » « Je te ferai du mal »
Traduit la responsabilité qu’il a => d’où malheur
Champs lexical de la dévalorisation : v.984 > comparaison
> Martellement + monosyllabe
Insiste qu’il est voué au malheur ‘contagion’

B) Un être pousser par une force tragique
Il se sent pousser par une force :
- Verbes de mouvement : « Ou vais-je ? » « Je me sens pousser »
- Verbes de forces : « un souffle » « course farouche »
Idée de chemins inexplorables


Conclusion
VH propose une vision dramatique d’Hernani qui se retrouve dans un destin amoureux tragique
Il est perdu & pris dans le cercle de la vie
Cette situation fait apparaitre la solitude, le malheur du héros voué à un destin grandiose = exemple de nouveau héros du théâtre romantique
OEuvre de Friedrich de Friedrich

Hernani - Lecture Analytique 1. Anne-Louise

Hernani, Victor Hugo Acte 1, scène 2 (vers 75 à 147)

Introduction
Victor Hugo (1802-1885) fut le chef de file du mouvement romantique. De ses parents, Hugo hérita une combativité ambitieuse, un esprit de résistance, un invincible goût de la liberté et l’expérience des déchirements conjugués de l’Histoire. Vers l'âge de onze ans, il va partir vivre avec sa mère à Paris, séparée à cette époque de son père. C'est là qu'il va grandir dans une liberté d'esprit et de lectures absolue, sous les yeux d'une mère extrêmement indulgente. A cette époque il va lire beaucoup.
Hugo fut, en son siècle, une ressource et une présence. Son oeuvre est jalonnée de manifestes théoriques (articles, essais, poèmes, arts poétiques, préfaces) qui en explicitent sans cesse l’intention et la portée. Va régulièrement critiquer le système littéraire en y trouvant des solutions. A l’âge de trente ans, il est à la tête du mouvement romantique qui est un mouvement qui prône de laisser largement place à l'expression des sentiments et des sensations en abolissant les règles strictes de la littérature classique. Il propose de jouer sur les contrastes, sur l'opposition du beau et du laid, du sublime et du grotesque. Il préconise la liberté et le naturel en art. Le Romantisme s'exerce dans les romans, la poésie, ainsi que le théâtre. A sa tête, il y a Victor Hugo, puis viennent Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Alexandre Dumas, Alfred de Vigny, Alphonse de Lamartine et Jacques Michelet. , et a révolutionné le théâtre et inventé une nouvelle langue poétique.
Dès 1827, la célèbre Préface de Cromwell, qui prône l’abandon des règles classiques, la réunion des genres, la coexistence du grotesque et du sublime fait de lui le chef du mouvement romantique : le poète ne trouve qu’en lui sa loi et sa raison.
C’est un poète engagé, il contestera et vouera aux gémonies Napoléon en 1853 dans Les Châtiments ou encore en 1862 dans Les Misérables où l’écrivain dénoncera la « damnation sociale ». Dès lors, Hugo est et restera l’homme qui incarne le mieux le romantisme au XIXe siècle.
Montrez que cet ensemble de tirades prononcées par Hernani progresse en mêlant l’intrigue amoureuse, et l’intrigue politique.

I. La jalousie de l’amant
II. La haine contre le roi
III. La figure du proscrit


I. La jalousie de l’amant
1.) La violence du ton
Phrases d’exclamation & interrogatives
« Ne voit il pas la mort qui l’épouse de l’autre ?
Il vient dans nos amours se jeter sans frayeur !
Vieillard ! Va t’en donner mesure au fossoyeur !
- Qui fait ce mariage ? On vous force, j’espère ! »
Rythme haché
Phrases courtes, saccadées avec virgule, & point d’exclamation : « Ah ! Vous serez à lui, Madame ! Y pensez-vous ? »
Négation seule, forte « Non. »
Elément le plus fort de la réplique.
Par cette violence du ton, envers le roi, Hernani montre ses sentiments très forts, violent.
L’auteur va donc placer dans cette scène d’exposition la relation qu’entretiennent ces 2 rivaux.

2.) Agressivité contre le duc
Apostrophe inversé « Oh l’insensé vieillard
[…] vieillard insensé »
Champ lexical de la vieillesse
Images effrayantes de la mort :
- Champ lexical de la mort :
- Personnification de la mort :
Agressivité du paradoxe final
Vers 87 : avec jalousie qui s’exerce même contre Dona Sol


II. La haine contre le roi
1.) L’apparition de la figure du roi
Enchainement des répliques de Dona Sol & Hernani :
Vers 88/89 : Hernani commence & Dona Sol finit
De plus, la répétition du « Roi », x3
Mise en opposition en fin de vers des 2 ennemis (v.88-89)
« Mon père » contre « le sien »
2.) Exposition des raisons de la haine de Hernani
Faits présentés au passé : temps des verbes & vocabulaire du temps ancien
Haine contre une famille entière : Anaphore vers 90-91
Vocabulaire de la mort & de l’échafaud (qui reviendra plus tard)
Dimension cyclique, tragique
Vivacité de la haine encore présente :
Vocabulaire de la haine associé a des verbes au présent et a celui de la vie
Continuité passé/présent :
- « encor » « continue » « tout enfant.. » = Continuité
- Enjambement qui met « le serment de venger » en valeur

3.) Agressivité contre Don Carlos
Apostrophe « Carlos, roi des castilles »
Exclamations
Tutoiement
Prosopopée : Fait apparaitre la volonté d’Hernani de vouloir se battre avec Don Carlos
Vers 95-102 : « … »
2ème raison de haïr le roi : « exécrable hymen » v.101 = Ramène l’intrigue amoureuse.
Effet produit sur Dona Sol : « Vous m’effrayez »

III. La figure du proscrit
1.) Opposition de son statut & celui du Duc
Reprise du verbe « effrayer » de Dona Sol (v. 103) pour enchainer les tirades d’Hernani : « Vous m’effrayer.
Chargé d’un mandat d’anathème, »
Richesse de Don Gomez :
- Ses titres : « Duc de Pastrana » « Richomme d’Aragon » « Comte & grand de Castilles »
- Ses richesses : « Vous apportez tant d’or, de bijoux, de joyaux »
- Son statut social qui en découle : « l’orgueil, la gloire et la richesse »
Pauvreté de Hernani :
- Champs lexical de la pauvreté : « je suis pauvre » « je fuyais pieds nus » « rouille de sang »
- Champs lexical de la nature : « les bois » « du ciel » « l’air, le jour et l’eau »
- Vers 113 : Opposition forte entre les 2 personnages : « Voilà donc ce qu’il est. Moi, je suis pauvre… »
Opposition très forte et redondance avec le « moi je », rupture totale
- Jeu sur l’antithèse entre le Duc qui « reluise » & Hernani qui « délustre »
- Jeu de sonorité : « je suis pauvre et n’eus »
Rime pauvre et nu = paronomase
Jeu avec la pauvreté & la nudité

2.) Caractère tragique de sa destinée
Images de la mort associées au futur
- Vocabulaire de la mort : « échafaud noir » « sang » « fourreau sortir l’épée »
- Métaphore v.118 :Qu’un drap d’échafaud noir cache encore sous ses plis »
- Anaphore v.115-118 : « Peut-être »
Dès que Hernani parle de son futur, il évoque la mort : Tragique
Injonction finale adressée à Doña Sol : nécessité de choisir :
- Vocabulaire de la dualité : « du duc ou de moi » « des deux » « l’épouser ou me suivre »
Jeu binaire : « ou »
- Modalité injonctives avec l’impératif : « souffrez » « il faut » & l’infinitif
Conclusion déterminée de Doña Sol qui ne reprend le même verbe qu’Hernani en le conjuguant au futur « Je vous suivrai. »
Cela actualise le vers
Elle allie sa destinée à celle d’Hernani

3.) L’autoportrait lyrique du « bandit d’honneur »
Présence forte du « je » : v.130 « Car vous ne savez pas, mais moi, je suis un bandit » « Me suivre, ou je suivrai mon père »
Nature accueillante :
- Vers 134 : substitution de la mère : « La vieille Catalogne en mère m’a reçu »
- « ses hautes montagnes » « les bois, les monts » […]
Caractère hyperbolique de la situation :
- V.128 : Zeugma sémantique « fer et coeur »
Englobe le courage de cette épreuve puisqu’il est capable de tout perdre pour se venger, cela renforce le « jamais »
- Indéfinis globalisants v.131 : « Quand tout me poursuivait, dans toutes les Espagne » = Redondances
Eloge de ses compagnons :
- V.135 : Rythme ternaire des adjectifs mélioratifs « Parmi ces montagnards, libres, pauvres et graves »
- V.136 : rimes positives : « graves » « braves »
Interpellation de Doña Sol :
- Interruption avec le tiret « Me suivre, où je suivrai mon père - à l’échafaud »
- 2 verbes qui s’adressent à elle : « Etre errante avec moi » «Me suivre»

4.) Evocation du destin tragique
Enjambement mettant en valeur « me suivre »
Succession d’infinitifs en tête de vers : « me suivre » « être errante » « entendre » « dormir » « soupçonner »
Passage de l’infinitif au vers 146 conjugué : « Me suivre où je suivrai »
Déplacement de la césure à l’hémistiche après le tiret pour isoler « l’échafaud »


Conclusion :
Les répliques de Doña Sol permette le déroulement de l’action à travers les tirades d’Hernani, cela permet de lier l’intrigue amoureuse & l’intrigue politique ;
Présentation des différents aspects d’Hernani : - proscrit / amant jaloux
Lorenzaccio, Musset Scène 1.

samedi 20 février 2010

Chapitre 30 - Candide - Anne.Louise

CHAPITRE 30 DE CANDIDE : « Il faut cultiver notre jardin »

Intro :
Auteur : avec en plus Ferney a pris le nom de Ferney-Voltaire à partir de 1878 en hommage à Voltaire qui y séjourna à partir de 1759 pour sa proximité de la frontière, en cas de problème avec l'administration royale, et de Genève, ville de son rival, Rousseau.
Œuvre
Extrait : Les principaux personnages se retrouvent à l’issu de nombreuses aventures et douloureuses dans une petite métairie achetée par Candide. C’est donc l’épilogue de l’œuvre.
Idée Générale : De même que le conte s’ouvrait sur une société close, sur elle-même, il s’achève sur une petite communauté. Ce parallélisme permet une comparaison : les 2 communautés ont un fonctionnement différent.

Comment on voit ici l’évolution de Candide du début a la fin de l’œuvre ?

I. Une nouvelle répartition des rôles
1). L’assurance de Candide

_ Il commence et il clôt le texte : il y a prise de pouvoir par la parole. Il a le dernier mot
_ Il coupe la parole à Pangloss
_ Il utilise des tournures catégoriques : « je sais aussi » « cela est bien, mais » « il faut »
_ Il martèle son opinion par la répétition de « Il faut cultiver notre jardin » Il a son propre lait Motiv (devise), qui n’est pas celle de Pangloss (« Tout est pour le mieux dans le meilleur des monde »

2). La stérilité du discours de Pangloss
_ Une longue énumération d’exemples qui ne servent à rien : une argumentation stérile
_ argumentation avec « car », « ce qui prouve que » : aucun rapport entre la citation biblique (Genèse II) et la situation (Rappel dans le Chap. I : « Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes. Les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées, et nous avons des chausses. ») = une fausse justification.
_ Recherche de logique avec « car » (connecteur de cause). On attend donc une justification logique, mais on a seulement une énumération d’évènements chronologiques qui n’ont aucun rapport entre eux : cela devient presque comique.

Pangloss confond succession chronologique et suite logique et il réduit le bien au fait de manger des fruits confits. Cela a néanmoins un intérêt : Voltaire ironise une dernière fois et en profite pour résumer les principaux événements.


II. Une nouvelle philosophie : La Philosophie du Jardin
1). Une société
_Révélateur d’une organisation communautaire : le groupe est considéré comme une métaphore de la société entière avec comme règle essentielle : ''que chacun puisse trouver sa place en fonction de ses capacités''.


2).L’exploitation des talents
_ La manière dont Voltaire passe en revue tout les personnages insiste sur le caractère à la fois individuel et collectif de l’organisation : chacun a sa spécialité : Cunégonde = la pâtisserie, Paquette = la broderie… => mise au service du groupe.
_ «devenir» insiste sur le fait que cette organisation n’est pas innée, il faut l’organiser.

3). Cultiver son jardin
Il y a 3 sens à l’expression :
_ Renvoie au travail manuel, artisanal et la mise en valeur d’un domaine collectif.
Référence à Ferney très claires.
_ Renvoie a la mise en valeur d’un besoin collectif : le souci de solidarité et d’une adaptation de chacun à la vie communautaire
_ Le Jardin renvoie a une métaphore des qualités que chacun possède : le cultiver implique d’avoir une bonne connaissance de ses capacités mises à l’épreuve par les circonstances de la vie. Jardin serait une morale sur la connaissance et l’exploitation de ce que l’on est.


L’épilogue du conte renvoie de manière métaphorique au début : la modeste installation de la métairie répond au faux paradis de château. Le château n'était qu’illusion alors que la seconde est une réalité (au terme d’un parcours qu'est la vie).
On peut lire le conte de plusieurs façons, comme :
-une métaphore de la vie : les aléas de la vie forgent la personne
-une réflexion philosophique : opposition entre la philosophie de Pangloss et celle de Candide. Le seul moyen dans la vie est de rejeter les illusions improductives et de les remplacer par l’action. Cette œuvre nous démontre un optimisme raisonné et lucide.

Chapitre 19 - Candide - Anne.Louise

CHAPITRE 19 DE CANDIDE « Le nègre de Surinam »

•Extrait : - Épisode qui n'était pas dans la 1ère version du livre, Voltaire l'a rajouté par la suite lorsqu'il prit conscience que l'esclavage était un fait très grave.
- Vérité historique et économique : le commerce triangulaire et le besoin pressant main-d'œuvre légal que l'Église acceptait et justifiait
Rencontre entre Candide et le Nègre au sortir de l'Eldorado : choc brutal et retour de la réalité du mal : il va bouleverser l'optimisme de Candide.
• Idée Générale : dans cet extrait Voltaire nous fait une dénonciation de l’esclavage à travers son personnage.

Comment le récit de l’esclave permet une meilleure dénonciation qu'un long discours ?

I .Le constat d’une situation, d’un fait de société
1). La description initiale
- tenue réduite au caleçon
- corps mutilé
=> Présentation froide qui se veut objective.

2).L’échange verbal entre Candide & l’esclave
- Questions toujours posées par Candide (cf. : comme dans l’Eldorado : le questionnement est la marque du cheminement intellectuel de Candide)
- Tutoiement du coté de Candide, celui des Blancs / Vouvoiement du coté de l’esclave, celui des noirs = marque de respect.
- Allusion aux maitres hollandais, qui correspond à la réalité de Surinam à l’époque : le Surinam est la Guyane Hollandaise de 1667 à 1954. L’esclavage n’y sera aboli qu’en 1863. (Vanderdendur : connotation hollandaise avec le « Van »)

3). Le récit de l’esclave
- Évocation du code noir (« c’est l’usage ») : la situation évoquée par Voltaire correspond bien à une réalité de l’époque.
- Généralisation de la situation (l’esclave utilise les pronoms « nous » et « on »)
- Justification économique de l’esclavage (expressions fortes, le présentatif « c’est que … », qui donnent l’impression que l’esclavage est une nécessité pour que certains s’enrichissent)
- Naïveté des Noirs qui vendent leurs enfants sans savoir ce qui les attend.
=> Voltaire veut dénoncer le fait que l’on exploite cette naïveté.


II. La portée critique du texte
1). La critique de l’esclavage
- Utilisation du registre pathétique (ex : « Hélas ») pour provoquer de la compassion.
- Déshumanisation des Noirs par comparaison animale pour nous montrer ce que l’on fait de ces êtres. Hyperbole : « Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous. », renforcée par une énumération d'animaux.
- Ironie de Voltaire (allitération comique du nom « Vanderdendur », utilisation de termes incongrus dans cette situation : « heureux » et « honneur d’être esclave »).

2). La critique de la religion
- contraste entre deux catégories de vocabulaire qui s’entrechoquent de façon artificielle dans la bouche de l’esclave :
_d’un coté le vocabulaire exotique (ex : « les fétiches » pour désigner les chrétiens), termes qui montrent que l’esclave utilise des références propres à sa culture.
_d’un autre coté le vocabulaire savant (ex : « généalogistes » ou « prêcheurs » qui montrent que derrière cet esclave, soi-disant ignorant, se cache Voltaire et sa culture européenne.
- Raisonnement logique rigoureux propre à Voltaire (et non à l’esclave) avec l’utilisation de mots de liaison qui rythment le discours et avec l’ironie du syllogisme (déduction).

3). La critique de l’optimisme
- Remise en question de Pangloss par Candide grâce à :
_ Tutoiement de Candide par Pangloss
_ Négation dans « Tu n’avais pas deviné »
- Définition voltairienne de l’optimisme : reniement de Candide « ton optimisme »
Antithèse « bien »/« mal » de la fin du texte
=> Voltaire donne de l’optimisme de Leibniz une définition volontairement réductrice. La caricature est une arme féroce de la critique, volontiers employé par Voltaire.


• Texte basé sur le constat de l'infamie de la traite des Noirs : il décrit authentiquement la cruauté des négociants et les mensonges de l'Église.
• Description très crue de la mutilation du Nègre et du trafic suscite un sentiment de révolte et l'indignation chez le lecteur.
• C'est la 1ère fois que Candide voit monde autrement et fait mine de pessimisme.
• Le texte participe fortement au combat des Philosophes contre l'intolérance et l'injustice. On peut faire un rapprochement avec 'L'esprit des lois' de Montesquieu, où on retrouve nombreux arguments contre l'esclavage.

Chapitre 3 de Candide - Anne.Louise

Chapitre 3 de Candide - Voltaire

Extrait : Candide après s’être fait chassé du château de Thunder-Ten-Tronck se retrouve enrôlé malgré lui dans l’armée bulgare. Il découvre l’horreur de la guerre. Il assiste ici, sans rien y comprendre à une bataille que se livrent les Abares et les Bulgares.

Comment Voltaire dénonce la barbarie humaine a travers cette scène de guerre ?

I. La double vision de la guerre
1) Une guerre harmonieuse
- Au début on a une description, de la guerre harmonieuse :
termes mélioratifs renforcés par l’adverbe d’insistance 'si' : 'Si beau', 'si leste', 'si brillant'
champ lexical de la musique « trompette » « tambours » « hautbois »
- « Neuf a dix milles coquins » « des milliers » : Abondance de soldats, effet de groupe
- « Les canons renversèrent » « la baïonnette fut raison suffisante » : Atténue la réalité, comme si on renversait des soldats de plombs
- On garde le coté esthétique
=> Par ces ingrédients, Voltaire, à travers Candide, nous fait une présentation d’une préparation de la guerre, renforcée par le « théâtre de la guerre » : spectacle.

2.) L’horreur de la guerre
- à partir du 2ème paragraphe la violence apparaît :
Champ lexical de la violence : « sanglant », « égorgé », « brulait », « éventrait »
Champ lexical du corps : « jambes » « bras » « cervelle »
Image de chaos, horreur, barbarie, massacre
« … vieillards…femmes…enfants » : population la plus faible / opposition avec soldats
« boucherie héroïque » : oxymore qui trahit les pensées de Voltaire


II) L’ironie de Voltaire

- « coquins » : péjoratif
D’après Voltaire certaines personnes ne méritent pas de mourir, tandis que d’autres le devraient parce qu’elles tuent les autres
Ironie de la personne
- « Te Deum » : chant pour remercier Dieu
Ironie de la souveraineté : ils remercient Dieu alors qu’il n’y a aucune raison
Il mêlent religion et politique
- « des jeunes filles éventrées après avoir assouvit les besoins naturels de quelques héros »
Ironie avec « héros », de ces hommes qui ont abusé de ces jeunes filles : euphémisme
Antiphrase : avec héros
=> Voltaire nous fait aussi une critique des hommes en général, de tout âge, de toute classe sociale
- ''selon les lois publiques'': indifférence, l’homme arrive à organiser la guerre, justification de la barbarie.
Par la vision de Candide, on a une impression de ''moins dramatique'', mais il en parle comme si cela n’avait aucune importance.

III) Le pathétique

- « Tenait leurs enfants à leurs mamelles ensanglantées », « Les mourants », « Regarder
mourir »,« Rendaient les derniers soupirs », « D’autres à demi brulé », « Il passa par-dessus des tas de morts ».
Déshumanisation avec « mamelles » & « cervelles »
On les laisse mourir, c’est encore plus horrible. : l’agonie.
- « Candide, toujours marchant sur des membres palpitants, ou à travers des ruines, arriva enfin hors du théâtre de la guerre, portant quelques petites provisions dans son bissac, et n’oubliant jamais mademoiselle Cunégonde. »
=> L’indifférence de Candide choque
« petites provisions » : réel décalage
- Début du 3ème paragraphe : « autre » « de même »
Réciprocité, tout recommence

=> Voltaire ne critique pas un peuple mais la guerre en générale.



Dans ce passage on a vu que Candide est confronté à la réalité et même aux atrocités du monde, ce qui l’oblige à confronter sa vision du monde parfait de Pangloss aux atrocités du monde réel.
Voltaire, à travers son personnage, aborde ici le thème de la guerre qu’il dénonce violemment et y participe. Ainsi le combat des Lumières et l’atteinte aux droits de l’homme sont clairement représentés.

vendredi 19 février 2010

Article ''Traite des Nègres'' – Chevalier Louis de Jaucourt.

Article ''Traite des Nègres'' – Chevalier Louis de Jaucourt.


Comment cet article de L'Encyclopédie dépasse le simple article de dictionnaire/encyclopédie pour devenir un texte critique et engagé ?


  1. De la définition à la dénonciation

  2. Les arguments servant à la condamnation de l'esclavage

    I. De la définition à la dénonciation.

A) Un article d'encyclopédie

texte informatif qui vise à l'objectivité : l'auteur de l'article doit aborder le sujet qu'il traite avec une certaine distance, hors de toute subjectivité personnelle.

plusieurs règles pour un article :

l 1.2 : entrée de l'article (signe typographique qui la fait apparaître)

utilisation entre parenthèses + italique : champ de référence

l.2 : ''c'est'' : présentatif_ formule classique pour une définition

l 3.4 : début de phrase qui reste descriptive

acteurs : ''nègres'' (l.2), ''européens'' (l.3).

CCL ''côtes d'Afrique'' (l 3.4) qui situe la situation

le substantif ''achat'' indique de quoi il est question (central)

l.4 : après la virgule, CCB qui est censé donner des explications. On peut penser à des données objectives or elle contient le nom ''malheureux''

L'engagement de l'auteur apparaît.


B) L'émergence de la subjectivité de l'auteur

(traces de jugement et de sentiment)

a) expression de sa compassion

''malheureux'', ''nègres'', ''esclaves'' : désignés trois fois dans la même phrase de façons différentes.

Devenus esclaves par le passage du commerce

''atroce'' (l.16), ''infortunés'' (l.25)

Compassion qui montre que Jaucourt joue sur le registre pathétique. On quitte alors l'objectivité de l'article.


b) expression de son indignation

''viole'' (l.6) renforcé par une énumération de COD forts : accumule la religion, la morale...

Volonté d'amplification

''crime'' (l.16) : désigne l'esclavage

On passe au registre polémique.


C) Un texte qui devient peu à peu un réquisitoire.

__crime évoqué

''crime'' (l.16) évoqué par la périphrase ''un commerce de ce genre'' (l.15) : péjorative, met à distance (''ce''), marque de jugement. Renforcés par ''atroce''.

''il n y a point'' : place l'esclavagisme au sommet de la gravité de tous les crimes. On pourrait légitimer tous les autres.

__l'accusé

''les Européens'' (l.3) : terme très général qui désigne tout ceux qui sont engagés dans ce crime, de près ou de loin.

''leurs princes'' (l.11) : ceux qui parmi ''les nègres'' vendent certains des leurs.

''les rois, les princes, les magistrats'' (l 16.17) : côté africain

''son prince, son père'' : enfants, sujets...vendus

''juges des pays libres'' (l.32) : revient aux Européens.

Côté européen aussi bien accusé que le côté africain. Accusation à différents niveaux : institutionnel / géographique. Plusieurs accusés.


__le droit évoqué par Jaucourt

l.9 : le droit de la guerre : fait référence à la justification des prisonniers de guerre. N'est pas utilisé dans ce cas; légitimation inacceptable. Pas de guerre avec le peuple africain.

l.24 : ''toutes les lois de l'humanité et de l'équité'' : utilisation du vocabulaire juridique. Valeurs humaines et morales.

Fait indirectement référence au Code Noir (dû à Colbert, disposition légale qui devait protéger les esclaves. Se retrouve à organiser les sanctions). Tout sauf humanité.

Règles humaines différentes de l'humanité, de l'équité.

Droit établi par les Européens. Échappe à toutes les lois universelles.

l.12 : ''prétendent'' associé à ''droit'' : disqualifie ce prétendu droit.

Jaucourt a donc convoqué le droit de la guerre et le droit des Européens. Illégitimes, ne tiennent pas. Il va utiliser comme référence une autre justice.

l 6.7 : ''religion, morale, lois naturelles, droits de la nature humaine''

l 15 : parle d'un principe de morale

l.24 : ''humanité''- ''équité''

fait référence à une justice universelle qui lui permet de condamner le droit mis en place par les hommes.

l.6 : la religion : ''Dieu'' veut échapper aux simples petites lois humaines.

Morale (l.6 – l.15) : doit être extérieure à l'homme indépendant.


Plusieurs fois dans le texte, Jaucourt essaye de relativiser les lois humaines face à des références universelles pour montrer que l'esclavage ne peut en aucun cas être légitimé. Il attaque la nature même de l'homme puisqu'il s'en prend à l'homme libre (essence de l'être humain).


II. Les arguments qui servent à la condamnation

Thèse de l'auteur : l'esclavage est une atteinte aux principes religieux, moraux. Il est contre-nature.

A) Le peuple noir considéré comme un objet.

l. 2 : ''achat des nègres'' / l.5 : ''cet achat de nègres, pour les réduire en esclavage'' : répétition dans deux phrases capitales du texte (définition / thèse de l'auteur). Insistance ''nègres'' : complément de ''achat''.

Insiste sur le processus de réification (chosifier) de l'être humain.

l.11 : ''on les achète'' : ''les nègres''en position de COD ''exposent'', ''transportent''

Esclaves considérés comme des simples choses/objets.

Comparaison : ''de la même manière que les autres marchandises''.

Validé (l.12) : prouve qu'ils sont considérés comme de simples biens marchands.

l.15 : condamnation de ''commerce'' + ''si'' : supposition qui met le commerce à distance de Jaucourt.

l.17 : ''ne sont pas les propriétaires''_''ils ne sont pas en droit de disposer''_''aucun n'a le droit de les acheter''_''ne sont point objets de commerce''_''ils ne peuvent être ni vendus, ni achetés, ni payés''.

Tout ce qui permet de transformer les Noirs comme objet commercial est nié par Jaucourt (catégorique avec ''aucun'')

l.23 : ''marchandise illicite'' : adjectif péjoratif / ''acquisition interdite'' : idem.

Notion de négation mais aussi d'illégalité.

Jaucourt les condamne au nom de la loi / morale.

l.29 : ''la vente est nulle en elle-même'' : attribut du sujet (mise en valeur) porte en lui la notion d'absence de valeurs.

Insiste à la fin du texte sur un système commercial qui est anéanti parce qu'il reposait sur la valeur marchande des Noirs. (Jaucourt vient de tout nier).


B) Le peuple noir considéré comme une humanité à part entière.

''ne sont point devenus'' : on ne naît pas esclave, on le devient. Esclavage contre-nature.

''ces malheureux'' (l.4)_''ces infortunés''(l.25) : appartiennent au registre pathétique + vocabulaire souffrance. Ne les désigne pas comme objets mais comme des êtres humains qui souffrent.

''volontairement'' (l.10) : adverbe de manière. ''dévouent'' (l.9). Pléonasme : insiste sur le fait que les êtres sont capables d'être libres de leur pensées, de leurs libertés. Associé à ''dévouer''.

Redondance qui montre qu'ils ne sont pas libres de leurs pensées : aboutit à la servitude. Évoque l'abus de pouvoir dont sont victimes les Noirs.

l.26 : ''qui n'ai droit d'être déclaré libre'' : Jaucourt veut proclamer la liberté comme un droit fondamental.

Affrontement : disqualifier esclaves (''prétendre'') / les défendre (''libre''). Subjonctif : probable mais pas réalisé.

''donc'' : conséquence + responsabilité des juges. Renforcé par le présentatif ''c'est''.

Les juges des pays libres peuvent renverser la situation (champ lexical de la liberté).

Comparaison : ''semblable'' / ''comme'' : les met sur un pied d'égalité (''âme'').

Note divine caractérisant l'Humanité.



L'Encyclopédie créée par les philosophes des Lumières n'est pas un dictionnaire qui se contente de donner des définitions. Les articles sont l'occasion de prises de position élogieuses ou critiques.

Dans cet article ''Traite des Nègres'', Jaucourt se saisit de la question de l'esclavage pour en dénoncer l'inhumanité pour accuser les responsables et pour provoquer le réveil de conscience des Européens.

Articles de l'Encyclopédie

Abolition de l'esclavage en 1848.


Chapitre 1 Candide - Voltaire__ [Anne.Louise]

CHAPITRE 1 DE CANDIDE _ VOLTAIRE
Auteur / Mouvement
Œuvre
Extrait : Le chapitre d'ouverture : l'incipit.
Idée Générale : Voltaire nous fait ici une présentation de son œuvre et de ses personnages, comme dans un conte.
=> Comment Voltaire utilise-t-il cet incipit pour mettre en place le double aspect de son œuvre, la dimension narrative et la dimension argumentative ?

I. Les ingrédients du conte
A) Les formules traditionnelles
• Dans le titre du chapitre : - « Il y avait en Westphalie »
-« fut élevé » (enfance du héros)
-« dans un beau château» (lieu habituel dans la plupart des contes)
- « icelui » (langue du Moyen Age)
Vocabulaire du conte + syntaxe du conte avec l’adverbe « comment » : univers merveilleux

• Formule d’ouverture
«Il y avait en Westphalie» = «Il était une fois» mais a la différence de cette formule, on connait le lieu, c’est un lieu précis. Intrusion du réel dans le merveilleux

B) Des personnages schématisés
• Par l’onomastique : leur nom signifie quelque chose
- Candide : Naïveté
- Pangloss : tout en mot
- Thunder-Ten-Tronck : - allitération en ‘T’ : consonance allemande

• Par leur manque d’épaisseur : chaque personnage correspond à un trait de caractère ou à un trait physique.
Comme dans le conte, les personnages ne sont pas analysés pour eux-mêmes, réflexion personnelle, aucune complexité… Ces personnages sont des marionnettes, des portes paroles.

C) Le lancement de l’intrigue
• Grâce au schéma narratif : 7
- SI : présentation, stabilité, euphorie
- EP : rupture de la stabilité initiale, dysphorie (« un jour »)
- Péripéties : accumulation d’’aventures avec abondance & construction en parataxe (81~90)
- Élément de résolution : lorsque le baron découvre Cunégonde & Candide, et chasse Candide lance toutes les aventures.
- Situation finale : «Tout fut consterné» = retour a la stabilité.



II. La dimension parodique et critique
( imitation d’une œuvre pour la rendre drôle, moqueuse)
A) Référence littéraire
1) Utilisation de la structure et du langage des contes
•Discordance par rapport au grand I :
- localisation réelle : en Westphalie, différent du conte habituel (dans une forêt, dans une clairière)
- château petit avec porte et fenêtres différent du château merveilleux
- noblesse tournée en dérision avec :
Énumération des quartiers : « 71 quartiers »
Puissance du baron série d’antithèses : « les chiens de basse-cours » = « la meute »,
« palefreniers » = « piqueurs », «vicaire » = « grand aumônier », «Monseigneur»
Termes flatteurs pour une réalité modeste
Derrière cette moquerie il y a une volonté de critiquer de façon ironique la noblesse qui est le culte des richesses.

2) Référence au roman galant
- les personnages= Candide/ Cunégonde : naïf/ grasse, grosse, appétissante
S’oppose à l’idéalisation habituelle
-Parodie de la scène galante :
•échange sans paroles :
« Elle rougit, Candide rougit aussi »
« Elle lui dit bonjour d’une voix entrecoupé, il lui répondit sans savoir ce qu’il disait » (début dernier paragraphe)
Discours narrativisé, tout se passe dans la gestuelle
•Langage des corps : parataxe= parallélisme de plusieurs propositions qui se suivent par juxtaposition
•Gestes codés (mouchoir qui tombe)
•Réciprocité des attitudes / de sentiments
Pourquoi tous ces clichés ? Tellement cliché que le lecteur se repère facilement mais il se moque :
-jeune fille grosse
-Exagération, il met tout en même temps
-C’est elle qui prend les initiatives
-« innocemment »= ironie répétée 2 fois
Ensuite Candide n’est plus naïf, il devient suspect.
Il y a un décalage : Voltaire a joué avec le roman galant et s’amuse avec les personnages. Lorsque l’on s’attend à un baiser le baron lui mets un «coup de pied aux fesses ».

B) Les références philosophiques
a) Pangloss, un double parodique de Leibniz
Ce qui introduit Pangloss :la matière « la métaphysicothéologocosmolonigologie »
-Grotesque : accumulation, c’est trop long
- Parodique : de ces termes savants
Cela rappelle les termes savants réels ou il y en a 2-3 & là 7-8. On retrouve le « o » a la fin, mais il n’a plus de sens. « Nigologie » = science des nigauds.
+ « admirablement » : antiphrase, tout ce qu’il est n’est que paroles. C’est farfelu.
+ 3 hyperboles : baron, baronne, château = exagération, disproportionné
En 3 phrases, Voltaire a posé une 1ère présentation de Pangloss en figure de philosophe mais ridicule.

b) Le discours direct de Pangloss
•Grande présentation par rapport aux autres personnages
Montre la place qu’il occupe dans la pièce
•Présence d’un discours direct
Dans une situation initiale, c’est long. C’est ce qui le définit : il n’est que paroles.

•« car » « il est démontré que » « aussi » « bien que »
Ces termes veulent montrer une suite logique alors qu'il n y en a aucune.
•Derrière les procédés logiques, accumulation d’incohérences :
-«…nécessairement… » = ça en rajoute, il n’a aucun sens
-« …fin » = c’est le but, et toutes les futures expressions commencent par un CC de but « …Pour…».
Tous ces raisonnements sont faux, « …Par conséquent… », les raisons sont fausses.
Accumulation d’éléments ridicules = absurde.



Cette parodie permet de dégager 2 critiques principales : la noblesse et Leibniz.
Ce chapitre a 2 fonctions, divertir et faire réfléchir. En effet, Voltaire utilise le genre du conte ce qui permet de développer le comique de situation et l’humour. Mais derrière l’amusement Voltaire amorce sa critique sociale et philosophique.
L’utilisation du conte philosophique lui permet donc de s’inscrire complètement dans l’esprit des Lumières, d’une part par la vivacité et la liberté du tons employés, d’autre part parce que il oblige le lecteur a être actif intellectuellement, en effet, celui-ci doit décoder les allusions littéraire pour aboutir a une véritable réflexion critique.
Les Lumières veulent une réflexion personnelle.

dimanche 31 janvier 2010

Utopie - T.More [Séquence Humanisme] - Anne Louise :)

Auteur : Thomas MORE est un auteur humaniste anglais par sa vision sur le monde, les personnes qui l’on influencées sont Érasme et Pic de la Mirandole.
C’est un savant avocat et philosophe. Grâce a son père il a une connaissance politique développée. Chrétien pratiquant, il va de nombreuses fois se révolter contre les rois.
Il a beaucoup travaillé sur la conscience et la condition humaine et la liberté de l’homme.
Grâce a ces réflexions, il a put s’ancrer dans le courant humaniste, qui est un courant philosophique qui met l'homme et les valeurs humaines au dessus de tout.

Il a le goût de la provocation et de l’humour.
Œuvre : Ses œuvres les plus connues s’y rattachent : Utopia en 1516, dans cette œuvre il présente une société idéale, un modèle, comme son nom l’indique, utopos qui veut dire en grec ''le lieu qui n’existe pas''.
Extrait : Notre extrait se situe au tout début de l’œuvre. Dans ce passage nous découvrons une île et ses habitants.
Comment More utilise-t-il cette présentation de l’ile pour proposer une utopie (caractère de l’esprit humaniste) ?
I. Une description de l’île comme un lieu idéale
A) Les caractéristiques physiques
a) Un lieu isolé
• Champ lexical de l’île : « île » « golfe » « port » « criques »
• Lieu difficile d’accès : « périlleuse » « trop visible pour être dangereux » « difficilement »
• Lieu volontairement isolé avec verbes de volonté et d’action dont Utopos est le sujet « décida »

« mis les habitants a la besogne » « fit en sorte que »
En littérature, l’île est souvent prise comme lieu idéal, car c’est isolé, donc pas soumis aux influences extérieures.

b) Une disposition idéale
• Caractère symétrique avec « deux bouts » « deux cornes » « deux promontoires »

« …symétriquement … »
• Le caractère géométrique « tracer au compas » « symétriquement » « tracer a l’ombilic »
Renvoie a une idée humaniste : organisation parfaite, mathématiquement
Comme pour l’être humain : Léonard de Vinci : ombilic =nombril
• Le caractère harmonieux avec le champ lexical de l’harmonie, de la sérénité : « protège » « grand lac aux eaux calmes » « les navires peuvent largement circuler»
Lieu propice a la navigation, sérénité (pour les habitants) opposée au danger (pour ceux qui viennent de l’extérieur)


B) Une description didactique

• Temps de la description = présent de vérité générale
• Lexique spécialisé, technique : « isthme » « promontoire » « golfes »
• Repères spatiaux qui permettent de décrire les lieux un à un « en sa partie moyenne » « à mi distance » « sur le rivage opposé »
Volonté de précision, de clarté du narrateur. Il veut nous montrer tous les détails parfaits de l’île.
• Mais, utilisation d’expressions imagées « un croissant de lune » « tracée au compas »

« ressemble a un grand lac »
Des images plus esthétiques, plus originales qu’un simple exposé qui permettent au lecteur d’imaginer.

[ Toute cette présentation géographique de l’île est essentiellement dans le 1er paragraphe. Cela permet de glisser de ce lieu idéal à la société idéale qui s’y est installé. Ce lieu est propre d’une société idéale ].

II. L’organisation de la société utopienne
A) Les principes proposés : la mise en œuvre des idéaux humanistes
a) L’égalité, l’unité
• Égalité = entre les hommes avec « les habitants … adjoignit ses soldats » avec l’utilisation de pluriels
Collectivité valorisée sur l’individualisme
• Unité = entre les villes avec les chiffres « 54 » « 24 milles »
Extrême précision des chiffres = harmonie, organisation, les distances permettent la circulation facile.
• De plus, avec leur similarité « identique par » « même plan » « même aspect »
Unification du pays (Cf. : Edit de Villers Cotterêt)
• Capitale lieu centrale « ombilic »

b)La sagesse
• L’île fruit d’un travail : « besogne » « travail » « ouvrage » : valorisation du travail par les humanistes.
•Valorisation d’une île qui est a tous, pas d’idée de propriété (Rousseau s’en inspire)
• Valorisation des anciens avec « trois vieillards » et « expérience » => « intérêt » et ''délibération''
Image du sage
• Valorisation du savoir avec l’antithèse entre « ignorante » et « rustique » => sommet culture et civilisation.

Figure qui fait ressortir le progrès l’évolution = Utopus

B) Un éloge de cité utopienne visant à dénoncer les sociétés existante
• Éloge de l’île avec un vocabulaire mélioratif « villes grandes et belles » « frappé d’admiration » + hyperbole « sommet de la culture »
Des termes plus opposés à « aucun autres peuples »
Cet autre peuple peut nous laisser penser que ce sont les nôtres que More dénonce : renvoie le lecteur a une réflexion personnelle sur son peuple, sur son époque.

More utilise avec ce texte l’argumentation puisqu’il passe par la forme d’un récit qui présente un monde idéal tant géographiquement qu'humainement. Cela lui permet de mettre en œuvre les idéaux humanistes puisqu’il place l’homme au centre de son île, un homme qui vivrait instruit dans l’égalité, sans guerre, ni propriété. Ces idéaux vont perdurer chez de nombreux écrivains, en partie chez les Lumières (Rousseau L’inégalité parmi les hommes, 1755). L’utopie de Rabelais dans Gargantua dans l’abbaye de Thélème.

mercredi 27 janvier 2010

Je veux peindre la France – Agrippa d'Aubigné [ Séquence Humanisme ]

Agrippa d'Aubigné est un auteur humaniste engagé dans l'armée protestante. Il a participé aux guerres de religion. Son œuvre la plus célèbre, Les Tragiques, est basée sur la souffrance de la France durant cette période. L'extrait considéré dans le Ier livre des Tragiques illustre son engagement politique. Notre passage présente la situation du peuple qui assiste, impuissant, aux guerres de religions entre catholiques & protestants.


Comment l'auteur remet-il en cause la légitimité des guerres de religion ?


I. Un texte engagé dans la cause protestante

II. Un combat fratricide


I. Un texte engagé dans la cause protestante.

A) La tonalité oratoire du texte.

Implication de l'auteur au v.1 avec ''je''

Procédés expressifs : figures d'insistance ''ce'', ''cet''

Anaphore de ''ni'' (v.15)

Répétition de ''leur'' (v.17 & v.19)

Exclamation final (v.34)

Registre polémique. On sent que le ton de l'auteur veut dramatiser la situation, la rendre solennelle.



B) L'utilisation de la figure biblique.

Image des deux frères (v.2 & v.8)

Image maternelle : métaphore filée (v.1)

''tétins nourriciers'', ''une amour maternelle'', ''le lait, le suc de sa poitrine'' : champ lexical de la maternité

Esaü est associé aux termes négatifs : ''orgueilleux'', ''voleur acharné'', ''l'autre''

Jacob associé aux termes positifs : ''son besson'', ''son Jacob'', ''son frère'' (termes fraternels)

Prise de position de l'auteur. Montre qu'il est du côté de Jacob qui incarne la cause protestante.


(Pour le II. voir la fiche de la prof).

dimanche 24 janvier 2010

Essais – Montaigne [Séquence Humanisme]

Montaigne est un des plus grands auteurs du XVIe siècle. Il a reçu une éducation humaniste qui a fortement influencé ses écrits. Homme politique & de lettres, magistrat, il s'inscrit dans la lignée des plus grands humanistes.

Ce mouvement est caractérisé par un retour de l'intelligence & du savoir & par le placement de l'Homme au centre de tout.

Montaigne peut être optimiste, tout comme critique dans ses Essais, essais qui n'hésitent pas à remettre en question certains aspects de la société.

Dans cet extrait, issu du livre III, on assiste à une critique de la colonisation.

Comment Montaigne remet-il en cause le comportement des occidentaux ?


I. L'éloge des colonisés

II. La critique du comportement des Occidentaux


I. L'éloge des colonisés.

A) Leurs qualités morales.

présentes en grand nombre : ''observations des lois'', ''bonté'', ''libéralité'', ''loyauté'', ''franchise'' …

Énumération qui insiste sur leurs bons côtés, leur respect.

''clarté d'esprit naturelle et en pertinence''

Repose sur des choses simples, claires. Ils ne connaissent pas le superficiel / simplicité de leur société.

''frère'' (l.2)

Montre un aspect de fraternité.


B) Organisation du nouveau monde.

''monde enfant'' qui a besoin d'une éducation : ''on lui apprend encore son a,b,c''.

Montre l'inexpérience de ce monde mais il n'a pas de valeurs à apprendre.

termes mélioratifs : qualités intellectuelles, techniques industrielles

Montre l'organisation de leur société : un pays organisé, structuré & riche. Aucune critique de la part de Montaigne. Vise le pays colonisateur.


(Ce nouveau monde est découvert par les Européens. Il a déjà de nombreuses valeurs mais doit apprendre encore beaucoup. Or on voit que Montaigne prend son parti et non celui des colonisateurs.)


II. Critique du comportement des Occidentaux.

A) Ils ont manqués aux idéaux humanistes.

vocabulaire de la violence : ''fouetté'', ''soumis''

Ce monde fait penser à un enfant maltraité.

La colonisation est néfaste pour le nouveau monde.

Thèse de Montaigne.

Négation de termes valorisants pour les Européens : ''ni ne l'avons pratiqué'' (l.13), ''de n'en avoir pas tant qu'eux'' (l.26).

Critique les façons de faire des Européens.


B) Une convoitise destructrice.

''l'épouvantable magnificence'' (l.17) : oxymore car la grandeur est associée à un terme très péjoratif.

Ils sont riches donc on les convoite (ils sont exploités).

D'après Montaigne : le désir la jalousie & l'envie de son monde ont poussé le nouveau monde à sa ruine : ''nous aurons bien fort hâté sa déclinaison & sa ruine par notre contagion'' (l.9)

Les valeurs de ce nouveau monde les ont conduit à leur perte / civilisation qui ne leur a apporté que des mauvais points.

On voit donc qu'ici, Montaigne dresse une sorte de bilan de la colonisation, prenant le parti du monde colonisé. Il est un des premiers auteurs du XVI e siècle à se rendre compte que les principes humanistes ont été bafoués. Cet extrait est donc très moderne pour l'époque. On peut le rapprocher du Supplément au voyage de Bougainville de Diderot qui lui, date du XVIIIe.