vendredi 19 février 2010

Chapitre 1 Candide - Voltaire__ [Anne.Louise]

CHAPITRE 1 DE CANDIDE _ VOLTAIRE
Auteur / Mouvement
Œuvre
Extrait : Le chapitre d'ouverture : l'incipit.
Idée Générale : Voltaire nous fait ici une présentation de son œuvre et de ses personnages, comme dans un conte.
=> Comment Voltaire utilise-t-il cet incipit pour mettre en place le double aspect de son œuvre, la dimension narrative et la dimension argumentative ?

I. Les ingrédients du conte
A) Les formules traditionnelles
• Dans le titre du chapitre : - « Il y avait en Westphalie »
-« fut élevé » (enfance du héros)
-« dans un beau château» (lieu habituel dans la plupart des contes)
- « icelui » (langue du Moyen Age)
Vocabulaire du conte + syntaxe du conte avec l’adverbe « comment » : univers merveilleux

• Formule d’ouverture
«Il y avait en Westphalie» = «Il était une fois» mais a la différence de cette formule, on connait le lieu, c’est un lieu précis. Intrusion du réel dans le merveilleux

B) Des personnages schématisés
• Par l’onomastique : leur nom signifie quelque chose
- Candide : Naïveté
- Pangloss : tout en mot
- Thunder-Ten-Tronck : - allitération en ‘T’ : consonance allemande

• Par leur manque d’épaisseur : chaque personnage correspond à un trait de caractère ou à un trait physique.
Comme dans le conte, les personnages ne sont pas analysés pour eux-mêmes, réflexion personnelle, aucune complexité… Ces personnages sont des marionnettes, des portes paroles.

C) Le lancement de l’intrigue
• Grâce au schéma narratif : 7
- SI : présentation, stabilité, euphorie
- EP : rupture de la stabilité initiale, dysphorie (« un jour »)
- Péripéties : accumulation d’’aventures avec abondance & construction en parataxe (81~90)
- Élément de résolution : lorsque le baron découvre Cunégonde & Candide, et chasse Candide lance toutes les aventures.
- Situation finale : «Tout fut consterné» = retour a la stabilité.



II. La dimension parodique et critique
( imitation d’une œuvre pour la rendre drôle, moqueuse)
A) Référence littéraire
1) Utilisation de la structure et du langage des contes
•Discordance par rapport au grand I :
- localisation réelle : en Westphalie, différent du conte habituel (dans une forêt, dans une clairière)
- château petit avec porte et fenêtres différent du château merveilleux
- noblesse tournée en dérision avec :
Énumération des quartiers : « 71 quartiers »
Puissance du baron série d’antithèses : « les chiens de basse-cours » = « la meute »,
« palefreniers » = « piqueurs », «vicaire » = « grand aumônier », «Monseigneur»
Termes flatteurs pour une réalité modeste
Derrière cette moquerie il y a une volonté de critiquer de façon ironique la noblesse qui est le culte des richesses.

2) Référence au roman galant
- les personnages= Candide/ Cunégonde : naïf/ grasse, grosse, appétissante
S’oppose à l’idéalisation habituelle
-Parodie de la scène galante :
•échange sans paroles :
« Elle rougit, Candide rougit aussi »
« Elle lui dit bonjour d’une voix entrecoupé, il lui répondit sans savoir ce qu’il disait » (début dernier paragraphe)
Discours narrativisé, tout se passe dans la gestuelle
•Langage des corps : parataxe= parallélisme de plusieurs propositions qui se suivent par juxtaposition
•Gestes codés (mouchoir qui tombe)
•Réciprocité des attitudes / de sentiments
Pourquoi tous ces clichés ? Tellement cliché que le lecteur se repère facilement mais il se moque :
-jeune fille grosse
-Exagération, il met tout en même temps
-C’est elle qui prend les initiatives
-« innocemment »= ironie répétée 2 fois
Ensuite Candide n’est plus naïf, il devient suspect.
Il y a un décalage : Voltaire a joué avec le roman galant et s’amuse avec les personnages. Lorsque l’on s’attend à un baiser le baron lui mets un «coup de pied aux fesses ».

B) Les références philosophiques
a) Pangloss, un double parodique de Leibniz
Ce qui introduit Pangloss :la matière « la métaphysicothéologocosmolonigologie »
-Grotesque : accumulation, c’est trop long
- Parodique : de ces termes savants
Cela rappelle les termes savants réels ou il y en a 2-3 & là 7-8. On retrouve le « o » a la fin, mais il n’a plus de sens. « Nigologie » = science des nigauds.
+ « admirablement » : antiphrase, tout ce qu’il est n’est que paroles. C’est farfelu.
+ 3 hyperboles : baron, baronne, château = exagération, disproportionné
En 3 phrases, Voltaire a posé une 1ère présentation de Pangloss en figure de philosophe mais ridicule.

b) Le discours direct de Pangloss
•Grande présentation par rapport aux autres personnages
Montre la place qu’il occupe dans la pièce
•Présence d’un discours direct
Dans une situation initiale, c’est long. C’est ce qui le définit : il n’est que paroles.

•« car » « il est démontré que » « aussi » « bien que »
Ces termes veulent montrer une suite logique alors qu'il n y en a aucune.
•Derrière les procédés logiques, accumulation d’incohérences :
-«…nécessairement… » = ça en rajoute, il n’a aucun sens
-« …fin » = c’est le but, et toutes les futures expressions commencent par un CC de but « …Pour…».
Tous ces raisonnements sont faux, « …Par conséquent… », les raisons sont fausses.
Accumulation d’éléments ridicules = absurde.



Cette parodie permet de dégager 2 critiques principales : la noblesse et Leibniz.
Ce chapitre a 2 fonctions, divertir et faire réfléchir. En effet, Voltaire utilise le genre du conte ce qui permet de développer le comique de situation et l’humour. Mais derrière l’amusement Voltaire amorce sa critique sociale et philosophique.
L’utilisation du conte philosophique lui permet donc de s’inscrire complètement dans l’esprit des Lumières, d’une part par la vivacité et la liberté du tons employés, d’autre part parce que il oblige le lecteur a être actif intellectuellement, en effet, celui-ci doit décoder les allusions littéraire pour aboutir a une véritable réflexion critique.
Les Lumières veulent une réflexion personnelle.

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