samedi 20 février 2010

Chapitre 30 - Candide - Anne.Louise

CHAPITRE 30 DE CANDIDE : « Il faut cultiver notre jardin »

Intro :
Auteur : avec en plus Ferney a pris le nom de Ferney-Voltaire à partir de 1878 en hommage à Voltaire qui y séjourna à partir de 1759 pour sa proximité de la frontière, en cas de problème avec l'administration royale, et de Genève, ville de son rival, Rousseau.
Œuvre
Extrait : Les principaux personnages se retrouvent à l’issu de nombreuses aventures et douloureuses dans une petite métairie achetée par Candide. C’est donc l’épilogue de l’œuvre.
Idée Générale : De même que le conte s’ouvrait sur une société close, sur elle-même, il s’achève sur une petite communauté. Ce parallélisme permet une comparaison : les 2 communautés ont un fonctionnement différent.

Comment on voit ici l’évolution de Candide du début a la fin de l’œuvre ?

I. Une nouvelle répartition des rôles
1). L’assurance de Candide

_ Il commence et il clôt le texte : il y a prise de pouvoir par la parole. Il a le dernier mot
_ Il coupe la parole à Pangloss
_ Il utilise des tournures catégoriques : « je sais aussi » « cela est bien, mais » « il faut »
_ Il martèle son opinion par la répétition de « Il faut cultiver notre jardin » Il a son propre lait Motiv (devise), qui n’est pas celle de Pangloss (« Tout est pour le mieux dans le meilleur des monde »

2). La stérilité du discours de Pangloss
_ Une longue énumération d’exemples qui ne servent à rien : une argumentation stérile
_ argumentation avec « car », « ce qui prouve que » : aucun rapport entre la citation biblique (Genèse II) et la situation (Rappel dans le Chap. I : « Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes. Les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées, et nous avons des chausses. ») = une fausse justification.
_ Recherche de logique avec « car » (connecteur de cause). On attend donc une justification logique, mais on a seulement une énumération d’évènements chronologiques qui n’ont aucun rapport entre eux : cela devient presque comique.

Pangloss confond succession chronologique et suite logique et il réduit le bien au fait de manger des fruits confits. Cela a néanmoins un intérêt : Voltaire ironise une dernière fois et en profite pour résumer les principaux événements.


II. Une nouvelle philosophie : La Philosophie du Jardin
1). Une société
_Révélateur d’une organisation communautaire : le groupe est considéré comme une métaphore de la société entière avec comme règle essentielle : ''que chacun puisse trouver sa place en fonction de ses capacités''.


2).L’exploitation des talents
_ La manière dont Voltaire passe en revue tout les personnages insiste sur le caractère à la fois individuel et collectif de l’organisation : chacun a sa spécialité : Cunégonde = la pâtisserie, Paquette = la broderie… => mise au service du groupe.
_ «devenir» insiste sur le fait que cette organisation n’est pas innée, il faut l’organiser.

3). Cultiver son jardin
Il y a 3 sens à l’expression :
_ Renvoie au travail manuel, artisanal et la mise en valeur d’un domaine collectif.
Référence à Ferney très claires.
_ Renvoie a la mise en valeur d’un besoin collectif : le souci de solidarité et d’une adaptation de chacun à la vie communautaire
_ Le Jardin renvoie a une métaphore des qualités que chacun possède : le cultiver implique d’avoir une bonne connaissance de ses capacités mises à l’épreuve par les circonstances de la vie. Jardin serait une morale sur la connaissance et l’exploitation de ce que l’on est.


L’épilogue du conte renvoie de manière métaphorique au début : la modeste installation de la métairie répond au faux paradis de château. Le château n'était qu’illusion alors que la seconde est une réalité (au terme d’un parcours qu'est la vie).
On peut lire le conte de plusieurs façons, comme :
-une métaphore de la vie : les aléas de la vie forgent la personne
-une réflexion philosophique : opposition entre la philosophie de Pangloss et celle de Candide. Le seul moyen dans la vie est de rejeter les illusions improductives et de les remplacer par l’action. Cette œuvre nous démontre un optimisme raisonné et lucide.

Chapitre 19 - Candide - Anne.Louise

CHAPITRE 19 DE CANDIDE « Le nègre de Surinam »

•Extrait : - Épisode qui n'était pas dans la 1ère version du livre, Voltaire l'a rajouté par la suite lorsqu'il prit conscience que l'esclavage était un fait très grave.
- Vérité historique et économique : le commerce triangulaire et le besoin pressant main-d'œuvre légal que l'Église acceptait et justifiait
Rencontre entre Candide et le Nègre au sortir de l'Eldorado : choc brutal et retour de la réalité du mal : il va bouleverser l'optimisme de Candide.
• Idée Générale : dans cet extrait Voltaire nous fait une dénonciation de l’esclavage à travers son personnage.

Comment le récit de l’esclave permet une meilleure dénonciation qu'un long discours ?

I .Le constat d’une situation, d’un fait de société
1). La description initiale
- tenue réduite au caleçon
- corps mutilé
=> Présentation froide qui se veut objective.

2).L’échange verbal entre Candide & l’esclave
- Questions toujours posées par Candide (cf. : comme dans l’Eldorado : le questionnement est la marque du cheminement intellectuel de Candide)
- Tutoiement du coté de Candide, celui des Blancs / Vouvoiement du coté de l’esclave, celui des noirs = marque de respect.
- Allusion aux maitres hollandais, qui correspond à la réalité de Surinam à l’époque : le Surinam est la Guyane Hollandaise de 1667 à 1954. L’esclavage n’y sera aboli qu’en 1863. (Vanderdendur : connotation hollandaise avec le « Van »)

3). Le récit de l’esclave
- Évocation du code noir (« c’est l’usage ») : la situation évoquée par Voltaire correspond bien à une réalité de l’époque.
- Généralisation de la situation (l’esclave utilise les pronoms « nous » et « on »)
- Justification économique de l’esclavage (expressions fortes, le présentatif « c’est que … », qui donnent l’impression que l’esclavage est une nécessité pour que certains s’enrichissent)
- Naïveté des Noirs qui vendent leurs enfants sans savoir ce qui les attend.
=> Voltaire veut dénoncer le fait que l’on exploite cette naïveté.


II. La portée critique du texte
1). La critique de l’esclavage
- Utilisation du registre pathétique (ex : « Hélas ») pour provoquer de la compassion.
- Déshumanisation des Noirs par comparaison animale pour nous montrer ce que l’on fait de ces êtres. Hyperbole : « Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous. », renforcée par une énumération d'animaux.
- Ironie de Voltaire (allitération comique du nom « Vanderdendur », utilisation de termes incongrus dans cette situation : « heureux » et « honneur d’être esclave »).

2). La critique de la religion
- contraste entre deux catégories de vocabulaire qui s’entrechoquent de façon artificielle dans la bouche de l’esclave :
_d’un coté le vocabulaire exotique (ex : « les fétiches » pour désigner les chrétiens), termes qui montrent que l’esclave utilise des références propres à sa culture.
_d’un autre coté le vocabulaire savant (ex : « généalogistes » ou « prêcheurs » qui montrent que derrière cet esclave, soi-disant ignorant, se cache Voltaire et sa culture européenne.
- Raisonnement logique rigoureux propre à Voltaire (et non à l’esclave) avec l’utilisation de mots de liaison qui rythment le discours et avec l’ironie du syllogisme (déduction).

3). La critique de l’optimisme
- Remise en question de Pangloss par Candide grâce à :
_ Tutoiement de Candide par Pangloss
_ Négation dans « Tu n’avais pas deviné »
- Définition voltairienne de l’optimisme : reniement de Candide « ton optimisme »
Antithèse « bien »/« mal » de la fin du texte
=> Voltaire donne de l’optimisme de Leibniz une définition volontairement réductrice. La caricature est une arme féroce de la critique, volontiers employé par Voltaire.


• Texte basé sur le constat de l'infamie de la traite des Noirs : il décrit authentiquement la cruauté des négociants et les mensonges de l'Église.
• Description très crue de la mutilation du Nègre et du trafic suscite un sentiment de révolte et l'indignation chez le lecteur.
• C'est la 1ère fois que Candide voit monde autrement et fait mine de pessimisme.
• Le texte participe fortement au combat des Philosophes contre l'intolérance et l'injustice. On peut faire un rapprochement avec 'L'esprit des lois' de Montesquieu, où on retrouve nombreux arguments contre l'esclavage.

Chapitre 3 de Candide - Anne.Louise

Chapitre 3 de Candide - Voltaire

Extrait : Candide après s’être fait chassé du château de Thunder-Ten-Tronck se retrouve enrôlé malgré lui dans l’armée bulgare. Il découvre l’horreur de la guerre. Il assiste ici, sans rien y comprendre à une bataille que se livrent les Abares et les Bulgares.

Comment Voltaire dénonce la barbarie humaine a travers cette scène de guerre ?

I. La double vision de la guerre
1) Une guerre harmonieuse
- Au début on a une description, de la guerre harmonieuse :
termes mélioratifs renforcés par l’adverbe d’insistance 'si' : 'Si beau', 'si leste', 'si brillant'
champ lexical de la musique « trompette » « tambours » « hautbois »
- « Neuf a dix milles coquins » « des milliers » : Abondance de soldats, effet de groupe
- « Les canons renversèrent » « la baïonnette fut raison suffisante » : Atténue la réalité, comme si on renversait des soldats de plombs
- On garde le coté esthétique
=> Par ces ingrédients, Voltaire, à travers Candide, nous fait une présentation d’une préparation de la guerre, renforcée par le « théâtre de la guerre » : spectacle.

2.) L’horreur de la guerre
- à partir du 2ème paragraphe la violence apparaît :
Champ lexical de la violence : « sanglant », « égorgé », « brulait », « éventrait »
Champ lexical du corps : « jambes » « bras » « cervelle »
Image de chaos, horreur, barbarie, massacre
« … vieillards…femmes…enfants » : population la plus faible / opposition avec soldats
« boucherie héroïque » : oxymore qui trahit les pensées de Voltaire


II) L’ironie de Voltaire

- « coquins » : péjoratif
D’après Voltaire certaines personnes ne méritent pas de mourir, tandis que d’autres le devraient parce qu’elles tuent les autres
Ironie de la personne
- « Te Deum » : chant pour remercier Dieu
Ironie de la souveraineté : ils remercient Dieu alors qu’il n’y a aucune raison
Il mêlent religion et politique
- « des jeunes filles éventrées après avoir assouvit les besoins naturels de quelques héros »
Ironie avec « héros », de ces hommes qui ont abusé de ces jeunes filles : euphémisme
Antiphrase : avec héros
=> Voltaire nous fait aussi une critique des hommes en général, de tout âge, de toute classe sociale
- ''selon les lois publiques'': indifférence, l’homme arrive à organiser la guerre, justification de la barbarie.
Par la vision de Candide, on a une impression de ''moins dramatique'', mais il en parle comme si cela n’avait aucune importance.

III) Le pathétique

- « Tenait leurs enfants à leurs mamelles ensanglantées », « Les mourants », « Regarder
mourir »,« Rendaient les derniers soupirs », « D’autres à demi brulé », « Il passa par-dessus des tas de morts ».
Déshumanisation avec « mamelles » & « cervelles »
On les laisse mourir, c’est encore plus horrible. : l’agonie.
- « Candide, toujours marchant sur des membres palpitants, ou à travers des ruines, arriva enfin hors du théâtre de la guerre, portant quelques petites provisions dans son bissac, et n’oubliant jamais mademoiselle Cunégonde. »
=> L’indifférence de Candide choque
« petites provisions » : réel décalage
- Début du 3ème paragraphe : « autre » « de même »
Réciprocité, tout recommence

=> Voltaire ne critique pas un peuple mais la guerre en générale.



Dans ce passage on a vu que Candide est confronté à la réalité et même aux atrocités du monde, ce qui l’oblige à confronter sa vision du monde parfait de Pangloss aux atrocités du monde réel.
Voltaire, à travers son personnage, aborde ici le thème de la guerre qu’il dénonce violemment et y participe. Ainsi le combat des Lumières et l’atteinte aux droits de l’homme sont clairement représentés.

vendredi 19 février 2010

Article ''Traite des Nègres'' – Chevalier Louis de Jaucourt.

Article ''Traite des Nègres'' – Chevalier Louis de Jaucourt.


Comment cet article de L'Encyclopédie dépasse le simple article de dictionnaire/encyclopédie pour devenir un texte critique et engagé ?


  1. De la définition à la dénonciation

  2. Les arguments servant à la condamnation de l'esclavage

    I. De la définition à la dénonciation.

A) Un article d'encyclopédie

texte informatif qui vise à l'objectivité : l'auteur de l'article doit aborder le sujet qu'il traite avec une certaine distance, hors de toute subjectivité personnelle.

plusieurs règles pour un article :

l 1.2 : entrée de l'article (signe typographique qui la fait apparaître)

utilisation entre parenthèses + italique : champ de référence

l.2 : ''c'est'' : présentatif_ formule classique pour une définition

l 3.4 : début de phrase qui reste descriptive

acteurs : ''nègres'' (l.2), ''européens'' (l.3).

CCL ''côtes d'Afrique'' (l 3.4) qui situe la situation

le substantif ''achat'' indique de quoi il est question (central)

l.4 : après la virgule, CCB qui est censé donner des explications. On peut penser à des données objectives or elle contient le nom ''malheureux''

L'engagement de l'auteur apparaît.


B) L'émergence de la subjectivité de l'auteur

(traces de jugement et de sentiment)

a) expression de sa compassion

''malheureux'', ''nègres'', ''esclaves'' : désignés trois fois dans la même phrase de façons différentes.

Devenus esclaves par le passage du commerce

''atroce'' (l.16), ''infortunés'' (l.25)

Compassion qui montre que Jaucourt joue sur le registre pathétique. On quitte alors l'objectivité de l'article.


b) expression de son indignation

''viole'' (l.6) renforcé par une énumération de COD forts : accumule la religion, la morale...

Volonté d'amplification

''crime'' (l.16) : désigne l'esclavage

On passe au registre polémique.


C) Un texte qui devient peu à peu un réquisitoire.

__crime évoqué

''crime'' (l.16) évoqué par la périphrase ''un commerce de ce genre'' (l.15) : péjorative, met à distance (''ce''), marque de jugement. Renforcés par ''atroce''.

''il n y a point'' : place l'esclavagisme au sommet de la gravité de tous les crimes. On pourrait légitimer tous les autres.

__l'accusé

''les Européens'' (l.3) : terme très général qui désigne tout ceux qui sont engagés dans ce crime, de près ou de loin.

''leurs princes'' (l.11) : ceux qui parmi ''les nègres'' vendent certains des leurs.

''les rois, les princes, les magistrats'' (l 16.17) : côté africain

''son prince, son père'' : enfants, sujets...vendus

''juges des pays libres'' (l.32) : revient aux Européens.

Côté européen aussi bien accusé que le côté africain. Accusation à différents niveaux : institutionnel / géographique. Plusieurs accusés.


__le droit évoqué par Jaucourt

l.9 : le droit de la guerre : fait référence à la justification des prisonniers de guerre. N'est pas utilisé dans ce cas; légitimation inacceptable. Pas de guerre avec le peuple africain.

l.24 : ''toutes les lois de l'humanité et de l'équité'' : utilisation du vocabulaire juridique. Valeurs humaines et morales.

Fait indirectement référence au Code Noir (dû à Colbert, disposition légale qui devait protéger les esclaves. Se retrouve à organiser les sanctions). Tout sauf humanité.

Règles humaines différentes de l'humanité, de l'équité.

Droit établi par les Européens. Échappe à toutes les lois universelles.

l.12 : ''prétendent'' associé à ''droit'' : disqualifie ce prétendu droit.

Jaucourt a donc convoqué le droit de la guerre et le droit des Européens. Illégitimes, ne tiennent pas. Il va utiliser comme référence une autre justice.

l 6.7 : ''religion, morale, lois naturelles, droits de la nature humaine''

l 15 : parle d'un principe de morale

l.24 : ''humanité''- ''équité''

fait référence à une justice universelle qui lui permet de condamner le droit mis en place par les hommes.

l.6 : la religion : ''Dieu'' veut échapper aux simples petites lois humaines.

Morale (l.6 – l.15) : doit être extérieure à l'homme indépendant.


Plusieurs fois dans le texte, Jaucourt essaye de relativiser les lois humaines face à des références universelles pour montrer que l'esclavage ne peut en aucun cas être légitimé. Il attaque la nature même de l'homme puisqu'il s'en prend à l'homme libre (essence de l'être humain).


II. Les arguments qui servent à la condamnation

Thèse de l'auteur : l'esclavage est une atteinte aux principes religieux, moraux. Il est contre-nature.

A) Le peuple noir considéré comme un objet.

l. 2 : ''achat des nègres'' / l.5 : ''cet achat de nègres, pour les réduire en esclavage'' : répétition dans deux phrases capitales du texte (définition / thèse de l'auteur). Insistance ''nègres'' : complément de ''achat''.

Insiste sur le processus de réification (chosifier) de l'être humain.

l.11 : ''on les achète'' : ''les nègres''en position de COD ''exposent'', ''transportent''

Esclaves considérés comme des simples choses/objets.

Comparaison : ''de la même manière que les autres marchandises''.

Validé (l.12) : prouve qu'ils sont considérés comme de simples biens marchands.

l.15 : condamnation de ''commerce'' + ''si'' : supposition qui met le commerce à distance de Jaucourt.

l.17 : ''ne sont pas les propriétaires''_''ils ne sont pas en droit de disposer''_''aucun n'a le droit de les acheter''_''ne sont point objets de commerce''_''ils ne peuvent être ni vendus, ni achetés, ni payés''.

Tout ce qui permet de transformer les Noirs comme objet commercial est nié par Jaucourt (catégorique avec ''aucun'')

l.23 : ''marchandise illicite'' : adjectif péjoratif / ''acquisition interdite'' : idem.

Notion de négation mais aussi d'illégalité.

Jaucourt les condamne au nom de la loi / morale.

l.29 : ''la vente est nulle en elle-même'' : attribut du sujet (mise en valeur) porte en lui la notion d'absence de valeurs.

Insiste à la fin du texte sur un système commercial qui est anéanti parce qu'il reposait sur la valeur marchande des Noirs. (Jaucourt vient de tout nier).


B) Le peuple noir considéré comme une humanité à part entière.

''ne sont point devenus'' : on ne naît pas esclave, on le devient. Esclavage contre-nature.

''ces malheureux'' (l.4)_''ces infortunés''(l.25) : appartiennent au registre pathétique + vocabulaire souffrance. Ne les désigne pas comme objets mais comme des êtres humains qui souffrent.

''volontairement'' (l.10) : adverbe de manière. ''dévouent'' (l.9). Pléonasme : insiste sur le fait que les êtres sont capables d'être libres de leur pensées, de leurs libertés. Associé à ''dévouer''.

Redondance qui montre qu'ils ne sont pas libres de leurs pensées : aboutit à la servitude. Évoque l'abus de pouvoir dont sont victimes les Noirs.

l.26 : ''qui n'ai droit d'être déclaré libre'' : Jaucourt veut proclamer la liberté comme un droit fondamental.

Affrontement : disqualifier esclaves (''prétendre'') / les défendre (''libre''). Subjonctif : probable mais pas réalisé.

''donc'' : conséquence + responsabilité des juges. Renforcé par le présentatif ''c'est''.

Les juges des pays libres peuvent renverser la situation (champ lexical de la liberté).

Comparaison : ''semblable'' / ''comme'' : les met sur un pied d'égalité (''âme'').

Note divine caractérisant l'Humanité.



L'Encyclopédie créée par les philosophes des Lumières n'est pas un dictionnaire qui se contente de donner des définitions. Les articles sont l'occasion de prises de position élogieuses ou critiques.

Dans cet article ''Traite des Nègres'', Jaucourt se saisit de la question de l'esclavage pour en dénoncer l'inhumanité pour accuser les responsables et pour provoquer le réveil de conscience des Européens.

Articles de l'Encyclopédie

Abolition de l'esclavage en 1848.


Chapitre 1 Candide - Voltaire__ [Anne.Louise]

CHAPITRE 1 DE CANDIDE _ VOLTAIRE
Auteur / Mouvement
Œuvre
Extrait : Le chapitre d'ouverture : l'incipit.
Idée Générale : Voltaire nous fait ici une présentation de son œuvre et de ses personnages, comme dans un conte.
=> Comment Voltaire utilise-t-il cet incipit pour mettre en place le double aspect de son œuvre, la dimension narrative et la dimension argumentative ?

I. Les ingrédients du conte
A) Les formules traditionnelles
• Dans le titre du chapitre : - « Il y avait en Westphalie »
-« fut élevé » (enfance du héros)
-« dans un beau château» (lieu habituel dans la plupart des contes)
- « icelui » (langue du Moyen Age)
Vocabulaire du conte + syntaxe du conte avec l’adverbe « comment » : univers merveilleux

• Formule d’ouverture
«Il y avait en Westphalie» = «Il était une fois» mais a la différence de cette formule, on connait le lieu, c’est un lieu précis. Intrusion du réel dans le merveilleux

B) Des personnages schématisés
• Par l’onomastique : leur nom signifie quelque chose
- Candide : Naïveté
- Pangloss : tout en mot
- Thunder-Ten-Tronck : - allitération en ‘T’ : consonance allemande

• Par leur manque d’épaisseur : chaque personnage correspond à un trait de caractère ou à un trait physique.
Comme dans le conte, les personnages ne sont pas analysés pour eux-mêmes, réflexion personnelle, aucune complexité… Ces personnages sont des marionnettes, des portes paroles.

C) Le lancement de l’intrigue
• Grâce au schéma narratif : 7
- SI : présentation, stabilité, euphorie
- EP : rupture de la stabilité initiale, dysphorie (« un jour »)
- Péripéties : accumulation d’’aventures avec abondance & construction en parataxe (81~90)
- Élément de résolution : lorsque le baron découvre Cunégonde & Candide, et chasse Candide lance toutes les aventures.
- Situation finale : «Tout fut consterné» = retour a la stabilité.



II. La dimension parodique et critique
( imitation d’une œuvre pour la rendre drôle, moqueuse)
A) Référence littéraire
1) Utilisation de la structure et du langage des contes
•Discordance par rapport au grand I :
- localisation réelle : en Westphalie, différent du conte habituel (dans une forêt, dans une clairière)
- château petit avec porte et fenêtres différent du château merveilleux
- noblesse tournée en dérision avec :
Énumération des quartiers : « 71 quartiers »
Puissance du baron série d’antithèses : « les chiens de basse-cours » = « la meute »,
« palefreniers » = « piqueurs », «vicaire » = « grand aumônier », «Monseigneur»
Termes flatteurs pour une réalité modeste
Derrière cette moquerie il y a une volonté de critiquer de façon ironique la noblesse qui est le culte des richesses.

2) Référence au roman galant
- les personnages= Candide/ Cunégonde : naïf/ grasse, grosse, appétissante
S’oppose à l’idéalisation habituelle
-Parodie de la scène galante :
•échange sans paroles :
« Elle rougit, Candide rougit aussi »
« Elle lui dit bonjour d’une voix entrecoupé, il lui répondit sans savoir ce qu’il disait » (début dernier paragraphe)
Discours narrativisé, tout se passe dans la gestuelle
•Langage des corps : parataxe= parallélisme de plusieurs propositions qui se suivent par juxtaposition
•Gestes codés (mouchoir qui tombe)
•Réciprocité des attitudes / de sentiments
Pourquoi tous ces clichés ? Tellement cliché que le lecteur se repère facilement mais il se moque :
-jeune fille grosse
-Exagération, il met tout en même temps
-C’est elle qui prend les initiatives
-« innocemment »= ironie répétée 2 fois
Ensuite Candide n’est plus naïf, il devient suspect.
Il y a un décalage : Voltaire a joué avec le roman galant et s’amuse avec les personnages. Lorsque l’on s’attend à un baiser le baron lui mets un «coup de pied aux fesses ».

B) Les références philosophiques
a) Pangloss, un double parodique de Leibniz
Ce qui introduit Pangloss :la matière « la métaphysicothéologocosmolonigologie »
-Grotesque : accumulation, c’est trop long
- Parodique : de ces termes savants
Cela rappelle les termes savants réels ou il y en a 2-3 & là 7-8. On retrouve le « o » a la fin, mais il n’a plus de sens. « Nigologie » = science des nigauds.
+ « admirablement » : antiphrase, tout ce qu’il est n’est que paroles. C’est farfelu.
+ 3 hyperboles : baron, baronne, château = exagération, disproportionné
En 3 phrases, Voltaire a posé une 1ère présentation de Pangloss en figure de philosophe mais ridicule.

b) Le discours direct de Pangloss
•Grande présentation par rapport aux autres personnages
Montre la place qu’il occupe dans la pièce
•Présence d’un discours direct
Dans une situation initiale, c’est long. C’est ce qui le définit : il n’est que paroles.

•« car » « il est démontré que » « aussi » « bien que »
Ces termes veulent montrer une suite logique alors qu'il n y en a aucune.
•Derrière les procédés logiques, accumulation d’incohérences :
-«…nécessairement… » = ça en rajoute, il n’a aucun sens
-« …fin » = c’est le but, et toutes les futures expressions commencent par un CC de but « …Pour…».
Tous ces raisonnements sont faux, « …Par conséquent… », les raisons sont fausses.
Accumulation d’éléments ridicules = absurde.



Cette parodie permet de dégager 2 critiques principales : la noblesse et Leibniz.
Ce chapitre a 2 fonctions, divertir et faire réfléchir. En effet, Voltaire utilise le genre du conte ce qui permet de développer le comique de situation et l’humour. Mais derrière l’amusement Voltaire amorce sa critique sociale et philosophique.
L’utilisation du conte philosophique lui permet donc de s’inscrire complètement dans l’esprit des Lumières, d’une part par la vivacité et la liberté du tons employés, d’autre part parce que il oblige le lecteur a être actif intellectuellement, en effet, celui-ci doit décoder les allusions littéraire pour aboutir a une véritable réflexion critique.
Les Lumières veulent une réflexion personnelle.